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Pourquoi des conférences d’histoire ?

L’histoire est toujours en mouvement. Le terme en lui-même est éloquent puisqu’à son origine étymologique, Historia est un mot grec signifiant « enquête ». L’historien est donc un détective enquêtant sur le destin de l’humanité. Son enquête commence par la recherche d’indices extrêmement divers et variés, appelés « sources documentaires ». Il peut, bien sûr, s’agir de données textuelles, mais aussi des objets ou des structures mis au jour lors de fouilles archéologiques. La deuxième étape consiste à évaluer ces indices, car l’exactitude des données est fondamentale. Que penser, par exemple, d’un texte mettant en valeur un roi qui relate sa victoire lors d’une grande bataille en un lieu où les archéologues ne trouvent absolument aucune trace de combat !

 

Cet examen critique des sources doit aboutir à la troisième étape, la mise en perspective de ces sources évaluées, afin de reconstituer le puzzle, la photographie d’un moment ou d’une période, qu’il faudra encore éclairer du travail d’autres enquêteurs … Aussi, pour être performant, l’historien doit entretenir une relation directe avec sa documentation et c’est pourquoi il est amené à se spécialiser, notamment en histoire ancienne, lorsqu’il doit pouvoir traduire des inscriptions antiques, qu’elles soient grecques, latines, hiéroglyphiques, cunéiformes, … Par ailleurs, les moyens technologiques mis à sa disposition sont de plus en plus sophistiqués, avec des méthodes de datation de plus en plus nombreuses. La recherche ADN fait également son apparition dans l’étude des momies, et les sonars et radars permettent une localisation plus fine et plus immédiate des secteurs de fouille.

 

Cette quête passionnante n’aurait cependant aucun sens si l’historien ne poursuivait pas un objectif, celui de la conservation d’un patrimoine culturel. Savoir d’où l’on vient devrait permettre bien souvent de mieux choisir où l’on va. Et si l’historien se doit de publier ses recherches en des termes scientifiques, que d’autres historiens pourront utiliser pour leur propre travail, il est tout à fait nécessaire de diffuser le résultat de ces recherches au bénéfice du plus grand nombre.

 

L’enjeu est donc de mettre à la portée de tous une Histoire de plus en plus complexe, au regard de l’emploi de technologies nouvelles ou de la nécessité de comprendre des langues mortes devenues un mystère pour bon nombre d’entre nous. Cette approche doit constituer la quatrième étape du travail de l’historien et la conférence en est le lieu d’échanges par excellence.

Pourquoi l’Égypte Ancienne ?

L’Égypte antique est l’une des civilisations les plus anciennes, puisqu’elle apparaît au sortir de la préhistoire, et l’on peut dire qu’avec celle du bassin de la Mésopotamie, elle constitue le berceau de notre culture. Elle présente des particularités artistiques si évidentes, qu’il s’agisse d’architecture, de sculpture ou de peinture, que tout le monde semble la connaître. Elle reste d’ailleurs d’autant plus présente à nos esprits que ses vestiges sont encore debout. Les pillages millénaires des tombes et des temples n’en sont pas même venus à bout.

 

Les décors funéraires des tombes privées nous renseignent fort bien sur la vie quotidienne des Anciens Égyptiens. Ceux des temples, au-delà du seul domaine religieux, conservent le récit d’événements historiques marquants. Tout est là pour nous parler de l’Égypte éternelle. Mais curieusement, la pérennité des caractères culturels de cette Ancienne Égypte est trompeuse, car au cours de ses trois millénaires d’épanouissement, son histoire témoigne de profondes mutations idéologiques, sociales, économiques et religieuses. Des vestiges d’une grande beauté, palpables et parlants, ainsi qu’une histoire riche, animée et complexe, pourraient constituer à eux seuls l’intérêt que nous pouvons lui porter.

 

Et pourtant, c’est encore ignorer à quel point nous lui sommes redevables. Si cette civilisation est ancrée dans l’Orient, notre culture occidentale se pare encore de quelquesuns de ses atours bien souvent ignorés. Là, une « vierge à l’enfant » directement issue d’une Isis protégeant son fils Horus. Ici, des auréoles illuminant la tête de saints personnages chrétiens, héritées de la tradition funéraire des disques hypocéphales, ou encore un paradis issu des Champs d’Ialou… Nous devons à cette civilisation de nombreuses références culturelles et religieuses. Entendre parler d’Égypte Ancienne, c’est bien sûr voyager dans le temps autant que dans l’espace, mais c’est également se ressourcer à la fontaine de nos premiers regards sur le monde.

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